Depuis quelques temps circule
une pétition sur pour l'utilisation de chemise d'hôpital respectant la pudeur
et la dignité des patients. Bien que n'exerçant plus depuis bien longtemps
en milieu hospitalier, je me sent doublement concerné par cette pétition à la
fois en tant qu'ergothérapeute mais aussi en tant qu'usager régulier du système
de santé.
En tant qu'ergothérapeute d'abord, j'ai exercé dans ce qu'il est convenu
d'appeler les "moyens et longs séjours gériatriques" même si le terme officiel
est SSR (Service de Soin de Suite et de Réadaptation) et USLD (Unité de Soin de
Longue Durée). Dans les USLD où j'ai travailler, il étaient rare que les
patients n'ai pas leurs propres affaires et pour les plus nécessiteux, la
lingerie fournissaient avec les dons faits par les familles de patients
décédés. La chemise étaient peu utilisé sauf en cas de grande détresse médicale
de la personne et qu'il fallait limiter au maximum les manipulations (mais dans
ces cas là, pas de problèmes de fesses à l'air en se promenant dans le
couloir...). J'avoue que dans les chambres double quand il fallait réaliser une
installation anti escarre complexe par que le sacrum, les ischions, les
trochantères les talons et parfois certaines épines dorsales étaient attaqués,
j'aurais bien apprécié avoir un rideau de séparation entre les lits parce que
même à trois voire quatre, manipuler la personnes le moins douloureusement
possible en maintenant cette fameuse blouse, les perfs, les sondes pour que ça
s'emmèlent pas faire les essais de matériels standards, rejeter ce qui
convenait pas, trouver une position antalgique, créer à l'arrach' le plus
précisément et le plus rapidement possible un coussin de positionnement sur
mesure, c'était pas mon activité préféré et que même avec tous les égards
possibles pour la personne et toute notre humanité, franchement, on avait pas
le temps pour s'occuper du voisin ou de la voisine et qu'avec le recul, c'est
plus à eux que je pense. Voir ou entrevoir le corps d'un patient porteur
d'escarre multiple c'est déjà pas forcément marrant pour des soignants alors
pour les voisins de chambre, ça doit pas être la fête surtout quand tout le
monde est concentré sur les soins à apporté au voisin et vous ignore dans votre
fauteuil... Mais pour des questions de places, il n'est pas toujours possible
même si c'est médicalement justifier de mettre les patients porteurs d'escarres
multiple en chambre seul. Alors il faut faire avec. Et en USLD, il faut aussi
faire avec les petites manies de gens agés. J'avais une patientes qui certains
jours décidaient qu'elle était "malade". Bien qu'elle soit hospitalisé tous les
jours de l'année, ça la prenait sans qu'on sache trop pourquoi, certain matin,
elle était malade. Au petit déjeuner, elle ne voulais qu'un thé à la place de
son café habituel et de ses biscottes beurrés. Au déjeuner, c'était riz et
jambon, sinon elle refusait de manger et le soir bouillon sans rien dedans.
Pour le reste, toilette au lit et chemise d'hôpital. Et pas question de se
lever de la journée. Elle n'avait pas mal, jamais une diarrhée, pas un problème
physique, pas particulièrement besoin non plus de discuter. Juste envie de
passer une journée au lit et de "marquer le coups" dans son train train
quotidien ou la seul chose qui changeait c'est que le dimanche, il y avait des
croissants au petit déjeuner, que le mardi, c'était le jour de l'ergothérapie,
le mercredi, celui de l'orthophonie et le lundi et vendredi, ceux du kiné. La
chemise d'hôpital pour elle était le symbole d'une rébellion contre un lieu de
vie qu'elle n'avait pas vraiment choisi mais que son état de santé ne lui
permettait pas de quitter, une façon de dire qu'elle n'oubliait pas qu'il
existait un "monde extérieur" où elle aurait pu faire les grasses matinées dont
elle rêvait tant.
En SSR, la plupart des patients avaient également leur propres affaires et
étaient largement inciter à s'habiller. Mon travail consistaient justement à
leur réapprendre ces gestes du quotidien (toilette, habillage, alimentation,
...) alors comment faire avec des blouse d'hôpital qu'il n'auront plu à
domicile? Encore une fois dans certaine situation (personnes perfusées, alitées
en permanence, ...) l'utilisation de la blouse d'hôpital se justifie. Mais elle
ne devrait pas être systématique. Il m'est arrivé de devoir faire des réglages
de fauteuil roulant face à un patient entièrement nu sous sa blouse d'hôpital.
Ce monsieur avait un placard qui débordait de vêtements. Je lui ai demander
d'au moins mettre des sous-vêtements. Parce qu'une fois que j'aurais eu fini
mes réglages, ce monsieur aurait été autonome avec son fauteuil et pouvait donc
tranquillement descendre à la cafétéria, se promener dans le hall et dans les
jardins. Et en position assise, il se trouve que ce n'est pas les fesses que
cette blouse expose mais les parties intimes et qu'il me semble qu'il n'est pas
raisonnable de laisser les patients se promener dans les parties communes en
faisant de l'exibitionismes s'il existe une alternative. Mais comme IDZ le
souligne dans son dernier billet, à priori du point de vue du soignant, en SSR,
la blouse ne sert à pas grand chose... Aussi étrange que celà puisse paraitre,
il m'est arrivé plusieurs fois que les patients ne soient "pas prêt", que
l'accident, la chute ou l'évènement de santé qui les avaient conduit en
rééducation soient encore trop frais dans leur mémoire pour qu'il ne puisse pas
encore se débarrasser de leur statut de "malade". Dans ces cas là, je faisais
un compromis. On reprenais l'habillage du bas et on continuais la blouse
d'hôpital pour le haut ou bien c'était pyjama toute la journée. Le deuil de ses
anciennes capacités, l'acceptation de l'accident passe aussi par des symboles.
Et ne pas être un "civil" qui vient un visite mais être clairement identifiable
comme une "malade" hospitalisé pour certaines personnes, c'est important et ça
participe à la guérison. Ce qui n'empêche pas que les blouse sont chiante à
être en taille unique et pas pratique du tout pour marquer ce "statut"...
En tant qu'usager régulier du système de santé, j'ai droit régulièrement à
cette fameuse blouse. Si ce n'est que je ne sait pas pourquoi, dans ma région,
elles sont du modèle "évoluée". Bien qu'en taille unique, elles ont six boutons
pressions (dont deux sous la taille) et sont taillé en biais de manière à ce
qu'il y ai un léger recouvrement entre les deux pan de tissus dans le dos.
Elles sont tellement large que quand je tend les bras les manches (courtes)
m'arrivent au poignet et qu'on pourrait mettre au moins deux moi dedans mais au
moins pas besoin de tenir l'arrière, ça s'ouvre pas trop (hors problème de
pression hors d'âge). Perso je déteste ces machins même si j'y suis abonnés
mais je comprend qu'en salle de déchocage, on déshabille les patients pour leur
mettre une blouse d'hôpital. C'est plus pratique pour les soins et à priori, il
y a comme un léger parfum d'urgence. Tant que je suis hospitalisée et perfusée,
j'avoue que les contorsions pour faire passer les poches dans les manches
étroites des T-shirts, c'est pas mon truc... D'autant plus qu'ayant de
mauvaises veines, je suis régulièrement perfusée au pli du coude et que ça ne
facilite pas la manœuvre. Mais ça ne m'empêche pas de mettre slip, jogging,
jean voire même soyons fou soutien-gorge en dessous. Je crois que l'inhibition
des patients à le faire tient plus de l'attitude de certains personnels
soignants. Je m'habille en civil dès que je ne suis plus perfusée même s'il me
reste un cathéter bouché dans le bras. J'ai régulièrement des "Ah vous sortez
aujourd'hui? Pourtant on ne m'a rien dit?" de la part des infirmiers, des aides
soignants et du personnels de ménage. Non, je ne sort pas. Mais je suis plus à
l'aise en T-shirt/pantalon à ma taille qu'en blouse taille unique trop grande.
Dès que je veux faire quelque chose, il y a toujours un pan qui s'accroche
quelque part. Parfois je met ma canne dessus en voulant me lever. Quand je suis
assise, les manches me tombe sur les mains et je suis obligée de les rouler sur
elle même pour pouvoir faire des truc aussi bête que taper sur mon clavier ou
lire un livre. Bref, c'est pas pratique en plus d'être inesthétique. Et je ne
devrais pas avoir à me justifier sur ma tenue tant que je suis décente et
propre. Alors parfois je comprend les personnes qui reste en chemise d'hôpital
ou en pyjama tous leur séjour. Ca évite qu'on leur dise qu'ils "ne sont pas
assez malade dans leur tête" (Réflexion intelligente d'une neuro qui trouvait
que je "n'acceptais" pas assez ma maladie et qui n'a toujours pas compris que
le deuil chez moi est fait depuis longtemps...), qu'on leur demande trois fois
"s'il ont bien fait leur toilette avant de s'habiller" (nan, je suis trop con
pour prendre une douche avant de prendre mes fringues toute seule dans le
placard... C'était exprès pour que vous puissiez pas vérifier), que "quand même
c'est dommage on voulais vous faire un radio du poignet ce matin" (ah je savais
pas que les t-shirt c'était radio opaque... Ils font comment les gens qui
viennent sur rendez-vous externe? Un autre neuro très éveillé mais en version
interne cette fois) et autre "Ah bah je suis content que vous alliez beaucoup
mieux. Le traitement que je vous donne doit être efficace" (euh, ouais ou pas
hein... Vu que pour l'instant je n'ai que mon traitement de fond plus deux
poches d'un litre deux sérum phy sur 48h, un scan, trois radio et que si tu
lisait le dossier tu verrais que les symptômes sont toujours présent. Un
interniste qui doit avoir trop de patient dans son service). Et tout ça fait
écho à
l'article du JDD sur ce que révèle profondément. En tant qu'usager du
système de soin, il est difficile de se plaindre au risque de passer pour la
"chieuse de service". Le temps des soignants n'est pas extensible surtout dans
les hôpitaux de province en manque cruel d'effectif. J'ai toujours détester
qu'on m'appelle le vendredi à 16h pour une installation anti-escarre par ce que
ce genre de soin met toujours plus d'une demi-heure et que donc je savais que
soit je ferais des heures sup qui ne me serait jamais payer, soit je plantait
le patient avec ses escarre et ses douleurs pour le week-end au risque que ça
flambe et qu'il ait des complications. Je n'ai jamais choisi la deuxième option
et suis parfois sorti à 19h le vendredi. C'est un choix personnel. J'avais des
collègues qui ne le faisait pas le même parce qu'ils avaient des enfants,
qu'ils habitaient plus loin que moi, que leur compte épargne temps débordait
déjà et que cette année encore ils ne pourraient pas poser l'intégralité de
leur congé en raison des postes vacant et de la nécessité de la présence
minimum dans le service... Il est facile de dire que dans ces conditions, ils
n'avaient qu'à démissionner pour aller travailler ailleurs. Mais où? En centre
de rééducation? Le turn-over n'est pas plus faible qu'en centre hospitalier, il
doit bien y avoir une raison mais n'y ayant jamais exercer je ne m'avancerait
pas là-dessus. En EHPAD? En tant qu'ergo, le boulot fait en EHPAD et en centre
hospitalier n'a rien à voir. Ce n'est pas moi intéressant. Mais il faut aimer.
Et les conditions de travail sont parfois très dures aussi avec un isolement
professionnel important. Pour quelqu'un habituer à travailler dans une grosse
équipe d'ergo capable de se serrer les coudes en cas de pépins, ça fait drôle
(j'en sait quelque chose, j'ai fait ce chemin). Même dans un métier en tension
"faire jouer la concurrence" pour améliorer ces conditions de travail ne
fonctionne pas à tous les coups et est surtout un vrai problême pour les
structures publiques qui ne peuvent suivre financièrement à ce petit jeu du
"file moi une prime ou je me casse". L'épuisement professionnel est réel et ne
peut se régler à coups de prime d'audit et de beau livret avec de smiley vert
et des courbes de progression affichant des résultats en hausse. A ce petit
jeu, j'ai vu des cartons entiers de bouteilles de solution hydro-alcoolique
partir à la benne pour "tenir le quota". Et quand le taux d'infection
nosocomiale à baisser et a très logiquement attribuer cette baisse à la
"hausse" de la consommation de solution hydro-alcoolique... Et tous le monde
étaient content dans ce jeu de dupe ou il s'agissait avant tout d'avoir de
bonne note plus que d'utiliser des indicateurs pertinents. Un autre "truc" qui
m'a frapper était le temps moyen de toilette. L'astuce consistait à allumer la
présence chez un patient semi-autonome (ou il s'agissait juste de l'aider à
s'installer et à retirer/remettre ses vétemenent), à le "surveiller" par trois
passage dans la chambre, tout en laissant constamment la présence allumer. Lors
du calcul, l'ensemble de la toilette du patient sera comptabiliser alors que le
temps de présence réel aura été de quelques minutes. Pour peu que le patient
soit lent, c'est autant de "gagner" sur les toilettes au lit expédiée en cinq
minute et qui devrait selon les critères de qualité de "relation au patient"
durer plus longtemps. J'ai demander aux aides-soigante qui pratiquaient cela
pourquoi elles le faisaient. Elles m'ont expliquées que si elles appliquait la
"règle" de passer plus de six minutes par toilette au lit en discutant avec le
patient, elle n'avait pas le temps de faire tous les service. Elles masquaient
donc leur incapacité à appliquer les consignes "d'humanité" de la direction en
gonflant artificiellement leur temps de présence auprès des patients les plus
dépends. Elles affichaient donc de bons scores en "relation patient" tout en
étant froides avec ceux-ci et complètement insatisfaites de leur travail. Bien
évidement pour elles le seuls responsable de cette "fraude" étaient ce qu'elles
ressentaient comme un "flicage" de leur travail. Paradoxe des indicateurs mal
choisi et mal expliqué... En tant qu'usager du système de soin, il m'arrive
moi-même d'éteindre la sonnette lorsque la réponse tarde à venir (une dizaine
de fois au cours des différentes hospitalisations de cette année). Je sait
parfaitement comment faire. Et ne sachant pas si l'établissement où je suis
enregistre ce paramètre ou pas, je l'éteind, j'attend quelque temps en
cherchant une autre solution et au besoin, je rappelle. Vous allez me dire
"Mais pourquoi ne pas avoir cherchez une autre solution directement?". Et bien
tout simplement parce que je l'ai déjà fait et que si j'ai sonner c'est que
toute solution alternative implique une mise en danger de ma part ou une
certaine inefficacité. Par exemple, quand un membre du personnel médical à
écarter mon aide à la marche pour un soin et ne me l'a pas remise à porté après
et que je ne m'en suis pas aperçu immédiatement, si j'ai besoin de me lever, je
vais d'abord sonner. Si personne ne vient au bout de cinq minutes, j'éteind et
je cherche à l'attraper par moi même quitte à m'appuyer sur les murs ou les
meubles. C'est dangereux, je le sait et je l'assume. Et je sait que
j'emmerderais autant le personnel soignant que moi si je tombe dans la manœuvre
et que je me blesse. Mais jamais je ne mettrais en cause la responsabilité de
l'établissement parce que personne n'a répondu à mon appel. J'ai éteint la
sonnette seule et en parfaite conscience. Je ne me suis jamais blesser en
faisant ça jusqu'ici. Espéront que ça dure. L'autre exemple récurrent est les
douleurs. Si je sonne parce que j'ai mal, c'est que j'ai déjà tenter toutes les
méthodes non médicamenteuse que je connaît pour soulager cette douleur
(recherche de position antalgique, auto-massage, auto-hypnose, relaxation,
chaleur/froid si la zone douloureuse le permet, compression si la zone
douloureuse le permet) et que malgré tout elle reste insupportable ou à la
limité du supportable. Je peut bien retenter quelques petits trucs. Des fois,
en persévérant ça marche. Le plus souvent ça ne marche pas mais ça permet de
passer la "zone critique" d'occupation du personnel soignant et au deuxième
appel, ils répondent. J'entend souvent mes voisins de chambre pester contre le
temps de réponse du personnel soignant et je me souvient du stress que pouvait
représenter pour une IDE une sonnette qui se déclenchait alors qu'elle était
avec moi en plein pansement d'escarre. Impossible d'interrompre son soin,
impossible de savoir ou se trouvaient les deux aides soignantes sous sa
responsabilité, juste à prier qu'elles ne soient pas par exemple en plein
milieu d'un change parce que sinon la sonnerie stridente risquaient de retentir
un bout de temps dans la chambre et ils nous faudrait une sacrée dose de
concentration pour l'ignorer sans se sentir coupable de laisser quelqu'un en
détresse aussi longtemps. C'est pour cela que j'éteind cette foutue sonnette.
Parce que je n'accepte toujours pas d'avoir laisser tous ces gens agés seuls
dans leur chambre à se demander si nous n'étions pas en train de papoter autour
d'un café alors qu'eux avaient urgement besoin que nous les accompagnions aux
toilettes. Et même s'ils n'avaient eu besoin que d'un verre d'eau, que nous
leur attrapions un magazine ou juste que nous leur parlions parce qu'ils
avaient une baisse de moral, tant pis, n'est ce pas ce que tous soignant dit à
son patient "Si vous avez besoin de quoique ce soit, vous sonnez." Injonction
paradoxale s'il en est. En tant qu'usager du système de santé, je sait que je
dois le faire plutôt que de me mettre en danger ou d'utiliser mes "trucs" de
soignants pour régler le problème. Je n'ai pas à réparer moi-même le fauteuil
de ma chambre si je m'aperçoit qu'il est défectueux. Mais ça va tellement plus
vite vu que mes outils son dans mon sac, que je sait le faire et que ça évitera
de faire un bon et tout le bazar administratif s'y rapportant. Tout le monde
est gagnant. En cinq minutes, j'ai un fauteuil réparé et le personnel n'a pas
été dérangé. Et en tant que personnel de santé, je comprend la pression que les
soignants qui s'adresse à moi subissent quotidiennement. Alors si je peux leur
faciliter la vie, autant le faire. Je crois qu'effectivement, il n'y a qu'un
oubli dans cette équation : et la philosophie du soin dans tous ça? Il ne
reste que la paperasse et la technique. Combien de fois ai-je vu cette feuille
avec les 11 besoins infirmiers remplis avec l'efficacité d'un automate par des
oui/partiellement/non. Comment peut-on se divertir "partiellement"? Je comprend
trop bien pourquoi et comment cette feuille a été rempli ainsi. Et c'est pour
cela que je n'exerce plus en hôpital (en dehors de toute considération pratique
d'une inaptitude physique). Parce que je ne veux plus supporter les sonnettes
qui hurlent sans pouvoir leur répondre, parce que chaque fois que je suis
hospitalisé je me demande comment font les soignants pour garder leur calme au
milieu de cette tempête perpétuelle qu'est un service hospitalier, parce que
j'ai besoin de temps et de nom pas de descriptif type "la jeune femme
épileptique du 23" pour bien cerner la problématique des personnes, parce que
même si je bosse parfaitement bien avec mes collègues des CH du département
clairement nous ne vivons pas dans le même temporalité et que "urgent" chez moi
ça veux pas dire la même chose que chez elles (et ça me manque pas...) et enfin
parce que quitte à faire un métier que personne ne connaît, je préfère le faire
dans une structure que personne ne maîtrise comme ça c'est doublement plus long
à expliquer et ça meuble encore plus la conversation en soirée...