"Aller voir votre médecin traitant"

J'ai été vraiment touché par ce magnifique billet du Dr Foulard qui explique bien à quel point le médecin généraliste eut devenir une bouée de sauvetage pour des patients comme moi atteints de pathologie au long court. Je ne compte plus les sorties d'hospitalisation la veille du week-end (le vendredi à 16h ou le samedi matin) ou le lundi matin avec juste une ordonnance (parfois d'une semaine avec noté de faire renouveler par le médecin traitant à l'issue de ce délai), un bon de transport pour le taxi et ce magnifique conseil "Si vous voyez que ça ne va pas, vous appelez votre médecin traitant pour qu'il vous fasse un arrêt de travail." Oui bien sûr, après plusieurs jours d'hospitalisation, je suis bien évidemment en état de reprendre immédiatement le travail comme si de rien n'était ou de courir la garrigue pour aller chez mon médecin traitant qui lui aussi n'a que ça à faire de bousculer son planning pour me recevoir sans aucun compte rendu puisqu'il ne l'aura au mieux que trois semaines après ma sortie le temps qu'il soit taper. En attendant, il m'aura moi et ma tête de déterrée pour se dire que oui, il y a peut-être un problème par rapport à d'habitude. Ce genre de situation le fait râler mais il râle encore plus quand je part travailler bille en tête "juste" parce que je n'ai pas d'arrêt de travail et qu'aller voir mon médecin traitant le lundi après midi alors que je suis sorti de l'hôpital le lundi matin, je trouve ça franchement ridicule à tous les points de vue (autant financièrement pour la sécurité sociale, que niveau fatigue pour moi, que niveau charge de travail global pour l'ensemble des médecins concernés).
D'autre part et aussi stupide que cela puisse sembler, un arrêt de travail à la suite d'une hospitalisation signé du médecin traitant est plus suspect pour un employeur qu'un arrêt de travail signé par un médecin de l'hôpital. Ca ne change ni ma pathologie, ni mon état de santé mais ça change l'idée que les gens se font de moi. Globalement l'idée est que l'hôpital a estimée que j'étais en état de travailler et que je suis "aller pleurer" auprès de mon médecin traitant pour avoir un arrêt de travail. Les refus de signatures n'ont seulement un impact sur la charge de travail des médecins généralistes, ils pourrissent la vie des malades chroniques et génèrent des difficultés de communication avec leur employeur. Que la sécurité sociale fasse la chasse aux arrêts de travail abusif est normal et je me soumet régulièrement au contrôle. Mais croire qu'en faisant pression sur les médecins pour qu'ils en prescrivent moins "suffira" à ce qu'il y ai moins d'abus est un leurre. Un contrôle bien pensé est avant tout un contrôle qui ne déplace pas les pratiques vers d'autres pratiques plus tendancieuses encore. Sinon ça s'appelle faire de l'économie de bout de chandelle en déplaçant les charges d'un endroit à un autre. Je suis remboursé des 23€ que m'a couté cette consultation qui a servi à faire un arrêt de travail qu'un autre médecin aurait pu faire. Et le point que j'ai fait avec mon médecin traitant sur cette hospitalisation, j'aurais pu le faire lors d'une prochaine consultation, par exemple lors du prochain renouvellement de mon traitement. Cette consultation est donc parfaitement absurde et je me demande réellement combien au total représente dans l'activité d'un médecin traitant, ces consultations de suivi où finalement le seul but est de "rattraper" ce que les autres ont refuser de faire.

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