#directAN et les sous-citoyens

Depuis hier, je suis les débats parlementaire sur le mariage pour tous sur lcp.fr parce que le sujet m'intéresse et qu'il est toujours intéressant de voir comment se font les lois. Mais c'est un exercice de haute volée puisqu'il n'y a aucun sous-titrage même pas de mauvaise qualité. Quand le débat devient trop animé, je m'en remet aux réseaux sociaux pour un "live" ou au moins une correction de ce que je crois avoir entendu. Il circule pas mal de préjugés sur les sourds dont le plus courant a été relayé durant ce débat par un parlementaire à savoir qu'il "suffirait" de mettre un appareil auditif pour entendre. mais malheureusement comme le démontre les entendants assis dans sur les bancs de l'hémicycle entendre est très loin de vouloir dire comprendre. Lorsque j'ai mes appareils, je suis quasiment à audition normale. Théoriquement je devrait donc faire jeu égal avec les entendants. Mais ce n'est pas le cas. J'ai besoin de me concentrer particulièrement sur les voix masculine pour savoir ou commence et finisse les mots et les phrases et remettre un peu de sens dans la bouillie de sons que me transmettent mes appareils. Par exemple lors d'un discours du député de ma circonscription, j'ai compris qu'il répétait plusieurs fois qu'il fallait réformer la politique de la BAC, l'abaque ou la bague (mais aucune des solutions n'était très cohérent avec le reste du discours...). J'ai finit par me tourner vers mon voisin et lui demander ce qu'était "labaque" en le prononçant suffisamment rapidement pour que ça ressemble à ce que j'entendais mais que ça reste crédible que j'avais compris. Il m'a fait une drôle de tête puis m'a répondu en articulant bien "La PAC : Politique Agricole Commune". Du coups forcément, comprendre le reste du discours devenait beaucoup plus simple et j'ai pu me "recaler". Il n'est pas forcément nécessaire de crier pour que je comprenne mieux mais si je n'ai que le son il m'arrive de ne pas faire la différence entre "verre" et "bière" ou "père" et "maire" (ce qui pour le débat actuel,peut être légèrement fatiguant). Les sous-titres m'aide beaucoup sur une vidéo parce que même si je ne les lit pas forcément en permanence, il me permettent de me "rattraper" si il y a une ambiguïté ou si un brouhaha (ou une musique pour un film) vient perturber la parole de l'orateur. En face à face ou si c'est possible à l'écran, j'utilise plutôt la lecture labiale, plus discrète et plus "efficace". Le soucis sur une vidéo est souvent malheureusement la qualité de l'image (souvent trop faible sur le flux instantanée internet et avec un très léger décalage son) et les problèmes de cadrage qui font que si l'orateur n'est pas de face (voire carrément hors cadre) la lecture labial est impossible.
J'aimerais que tant qu'à faire les débats publics de l'assemblée nationale soient accessibles à tous les citoyens parce que ce n'est pas le tout de publié le compte rendu plus tard mais je crois vraiment que chaque citoyen doit pouvoir être libre de choisir selon quel modalité il veut suivre les débats publics de l'assemblée nationale que ce soit en se rendant sur place, en suivant le flux vidéo (ce qui suppose de le rendre vraiment accessible à tous y compris au sourds et malentendants mais aussi aux aveugles et malvoyants) ou en lisant le compte-rendu de séance (qui niveau accessibilité est plutôt bien foutu, comme quoi c'est pas si compliqué...). En attendant, je surnage grâce au réseau sociaux et à ceux qui comme moi suivent le débat. C'est loin d'être la panacée surtout comme à la fin de la dernière séance, je ne comprenait pas quel était le sujet de l'amendement groupé défendu et dont chaque rapporteur semblait avoir une interprétation différente.

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