Petit cours de manipulation statitienne par Le Monde

Le Monde a eu une idée formidable : publié le temps d'attente moyen aux urgences dans un article très sobrement intitulé Combien d'heures d'attente aux urgences? Apparemment, il leur est aussi passer par la tête de "démonté" l'idée selon laquelle aller aux urgences revient à y passer sa soirée avec un chiffre choc : 48% des patients y restent moins de 2h. Ouais mais en fait, c'était presque ça. En regardant le graphique (parce que moi, je suis légèrement visuelle) la tranche "entre 2 et 4h" arrive en premier suivi dans un mouchoir de poche par la tranche "entre 1 et 2h" (respectivement 30,6% et 28,4%). Ensuite vient la tranche "moins d'une heure" (19%), "de 2 à 4h" (12,3%) puis la tranche "de 4 à 8h" (11,9%). Alors Comment Le Monde met-il en avant ce chiffre de 48%? Et bien par une addition judicieusement choisie : en agrégeant la tranche "entre 1 et 2h" et la tranche "moins d'une heure" qui arrive en deuxième et troisième position, ils donnent cette impression de bons résultats. Oui mais... Il suffit de choisir d'autre chiffre pour dire autre chose. 54% des personnes passant aux urgences y restent entre 2 et 8h soit la définition général "d'une soirée" voire "d'une journée".

Je n'ai absolument rien contre les services d'urgences. Un certain nombre de séjour long s'explique aussi par les délais nécessaires aux examens. Mais essayer de faire croire qu'y aller revient à aller chez certains généralistes sans rendez-vous est assez irresponsables en terme de charge de travail de ces services.
Mais en tout cas c'est un très bon exemple de manipulations de données scientifiques

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