Ce que cache le mot fatigue

Je parle souvent de fatigue et/ou d'épuisement sur mon blog mais je me rend compte que cette notion est assez abstraite pour la majorité des gens. Du coups, je vais revenir sur cette notion. En réalité, il n'y a pas une mais trois fatigues : la fatigue physique, la fatigue cognitive et la fatigue psychique. Parfois elles sont présentes tout les trois mais ce n'est pas systématiquement le cas.

Pour être simple, la fatigue physique est liée aux efforts physiques (c'est étonnant non). C'est celle qui donne des courbatures et la plus communément ressentie. Elle apparaît aussi après une ou des mauvaises nuits et fragilise face aux deux autres fatigues. Mais elle se résous facilement avec une bonne nuit de sommeil. Je suis rarement en manque de sommeil et à part les jours où j'ai fait trop de sport, c'est une fatigue que je ressent peu. Mais c'est essentiellement parce que je bouge peu du fait de ma santé (très) variable.

La fatigue cognitive est déjà un peu plus vicieuse. C'est ce qui est souvent appelée "bonne fatigue". Elle vient avec la concentration que ce soit sur un travail ou devant un cours. Dans notre société qui valorise la réussite, la fatigue cognitive est régulièrement niée ou prise à la légère tellement elle est confondu avec sa petite sœur. Elle touche uniquement les fonctions du cerveau et peut avoir un vrai impact dans le vie quotidienne. Il m'arrive régulièrement d'avoir des difficultés à parler en fin de journée. Je m'énerve aussi plus rapidement. Et je suis parfois incapable de me concentrer plus de deux minutes. Dans ces cas là, rien que d'envisager de me lever de mon lit est un effort. Elle m'oblige régulièrement à faire plusieurs micro sieste dans la journée. Et je ne parle même pas de l'épuisement cognitif ou penser devient un vrai combat. J'oublie littéralement l'heure qu'il est et je passe mes journées à dormir.

La dernière fatigue est souvent niée même si le concept sort peu à peu de l'ombre. C'est cette fameuse "charge mentale" qui permet la planification du quotidien. Je n'ai jamais compris pourquoi elle s’appelait parfois "charge cognitive" puisqu'elle touche au fonction psychique et pas au fonction cognitive. Sans doute parce que "charge psychique" ferait peur. C'est pourtant la plus visible de toute, celle qui finie de t'enfoncer la tête sous l'eau par le stress, les ruminations et l'angoisse. Elle te pourrie tes nuits, t'obscurcie le jugement et te fais douter de toi-même au point de te relever en pleine nuit pour faire des trucs aussi dingue que t'envoyer un mail pour "ne pas oublier". Elle te colle à la peau et à le bon goût d'être peu sensible au sommeil. Tu te couche avec et te réveille avec. Le seul moyen d'y faire face est de "débrancher" les angoisses et les ruminations une par une. Ou de prendre un somnifère, au choix.

Les "bonnes" journées, je ressent la fatigue mais je peux travailler le matin et vivre ma vie le reste de la journée sans effort particulier. Mes "très mauvaises" journée, j'ai du mal à travailler le matin et je m'effondre l'après midi. Au mieux c'est un cocktail de fatigue au pire c'est un épuisement cognitif ou psychique qui me paralyse. Quand je parle de fatigue, c'est de ça que je parle, de mon incapacité à réfléchir ne serais-ce que pour choisir le menu du jour et/ou de ces angoisses qui m'empêche de dormir mais me cloue dans le noir au fond de mon lit.

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