Maladie chronique, réseaux sociaux et pair-aidance

La pair-aidance est une notion plus ou moins connu de tous. C'est les principes des Alcooliques Anonymes. Le soutien se fait entre malades pour aller vers la gestion de la maladie ou mieux vers la guérison. Les réseaux sociaux ont ouvert un autre univers pour la pair-aidance en agrandissant le champ géographique des possibles. Plus besoin de faire des kilomètres et des kilomètres pour rencontrer des personnes touchées par la même problématique. Et moi qui ne suis pas du tout téléphone, c'est aussi une façon de trouver du soutien même tard le soir (ou tôt le matin ^^). Il n'y a ni lieu ni horaire, juste des personnes malades connectées ou non qui s'entraide et réfléchissent ensemble.

La pair-aidance m'est apparue plusieurs fois comme indispensable. C'est ma bouée en cas de crise. J'y ai découvert l'importance du "je te soutiens" même sans autre réponse. J'y ai aussi découvert une véritable liberté : celle de pouvoir m'exprimer sans pseudo sur mon quotidien et sur toute les questions qu'il me pose. Je ne nie pas l'apport des professionnels mais la pair-aidance est un plus. D'abord parce que les professionnels ne sont pas disponible en permanence et ensuite parce que l'expérience de la maladie chronique est différente lorsqu'elle est vécue. De plus dans la pair-aidance, il y a la possibilité d'être celui qui dépose ses difficultés autant que de répondre aux difficultés des autres. Ce n'est pas toujours dans le même sens comme avec des professionnels. Réinvestir son corps après l'annonce d'une maladie chronique ne va pas de soi et c'est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit de réinvestir son avenir. Il faut bien à un moment sortir du cocon et s'éloigner des professionnels. Et quoi de mieux pour ça que les groupes de pair-aidance?

Je n'ai pas l'air malade comme la plupart des malades chroniques. Je n'en parle pas systématiquement quand je rencontre quelqu'un. J'ai des jours bien, des jours moyen et des jours pas bien voire vraiment franchement pas bien. Et ce n'est pas forcément ce qui va dicter mes activités sociales. Je prend mon temps et me fixe des objectifs en fonction de mes choix de vie. Ca m'a pris plusieurs années d'accepter un mode de vie plus "doux" et moins exigeant envers moi-même. Et je crois que j'y serais encore sans la pair-aidance.

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