Sans limitation de durée

En février, j'ai reçu une belle surprise dans ma boîte aux lettres. J'avoue que quand j'ai vu cette lettre de la MDPH, j'ai soupiré et je me suis demandé ce qu'il pouvait encore bien me vouloir d'autant que je n'avait pas de dossier en cours. C'était trois notifications de prolongation de mes droits. Il y a fallut que je relise deux fois avant de tilter que j'avais désormais des droits sans limitations de durée sur une saisine automatique (autrement dit, à l'étude de mon dossier uniquement parce que j'ai dépasser les dix ans de droits). C'est bête, c'est dans la loi (et c'est par ailleurs devenu un critère pour le financement des MDPH) mais je ne m'attendais pas à ce que ça m'arrive. Pourtant je sais qu'un poste a été créer pour l'étude des droits sans limitation de durée puisque je l'ai occupé de façon très éphémère. Je ne m'y attendais d'autant moins que je n'utilise plus d'aide à la marche que pour prévenir la fatigue et me permettre de faire plus de choses que juste marcher. Et à force de traîner avec les agents de la MDPH, je m'étais persuadé que je n'aurais pas le renouvellement de mes cartes de stationnement et de priorité parce que j'organise mon quotidien pour ne pas en avoir besoin. Du coups, je pensais qu'en 2025, j'aurai ma RQTH sans limitation de durée et que, pour les cartes, ce serai une longue bataille judiciaire qui m'attendais.

Même si je l'ai raconté à qui voulait l'entendre en février, je ne me suis pas rendu compte immédiatement de l'impact du passage à des droits à vie dans mon quotidien. Sur le coups, ça m'a soulagé d'avoir une date en moins à retenir et surtout d'un sentiment d'imposture quand j'utilisais mes cartes. Mais petit à petit, je me suis rendu compte d'autres impacts dans mon quotidien. Je suis en reconversion professionnelle et cherche actuellement une mutation. Une des MDPH dans le secteur géographique où je cherche à très mauvaise réputation. Il faut savoir qu'actuellement chaque MDPH a ses procédures et ses interprétations des règles commune fixée par la loi. Ce qui fait que certaines MDPH sont considérés comme à éviter et d'autres comme plus respectueuses. Je n'ai jamais eu de problèmes avec la MDPH de la Creuse même si je mets des bémols sur la façon dont à pu être traité certaine demandes quand j'y travaillais encore. Et globalement, les statistiques me donne plutôt raison. Mais quand je vois les statistiques, et notamment le taux de recours perdus, de cette autre MDPH, je me dis que je n'ai pas forcément envie qu'elle traite mon dossier. Mais cette mauvaise réputation et l'aléatoire d'un déménagement sont moins une pression pour moi, justement parce que j'échappe à une révision par ma nouvelle MDPH. D'autant que le délai de transfert d'une MDPH à l'autre peuvent prendre un temps considérable.

Même si ce n'est pas la fin des dossiers MDPH puisque je ne rentre pas dans les critères pour avoir une AAH sans limitation de durée, la perspective de déménager sans perdre mes droits est devenu un confort alors qu'il était une angoisse. Malgré tout, il reste une limite dont je me passerai bien qui est cette incertitude sur mes revenus. Et au delà de la possibilité de renouvellement administratif de mon AAH, il y a une vraie insécurité politique autour du mode de calcul du cumul salaire/AAH. Il y a une réforme à faire, c'est évident. Mais ce qui est moins sur, c'est de savoir comment il faudra la faire.

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