Je suis fatiguée depuis les élections européennes. Je lis des articles ici
ou là, je discute pas mal aussi. Mais au final je ne retient qu'une seule
chose. On s'est planté... Encore... Je n'ai vécu que peu de campagnes
victorieuses dans ma (courte) vie militante. Mais je crois qu'il y a autre
chose cette fois ci. Je ne vais pas me lancer dans une interminable et énième
analyse de la situation, d'autre le font mieux que moi. Et puis je préfère
avoir ce genre de débat avec d'autre que moi-même. Je trouve ça plus
constructif. Et puis j'en ai marre de refaire les matchs.
Cette campagne a été différente pour moi. J'ai militer avec mes nouvelles
capacités. Je ne sais pas si c'était assez et à vrai dire je m'en fout. Je me
suis impliqué, parfois trop, parfois pas assez. Je pense que c'est comme ça
pour tous les militants. Je n'ai pas vraiment de regrets.
Je ne sais pas si un jour j'ai cru au grand soir mais j'ai cru réellement que
je pouvais changer les choses en en prenant ma part. J'y crois toujours mais à
plus petite échelle. D'une certaine façon, les alertes sur le climat et en
particulier la fable du colibris m'ont fait prendre conscience qu'il n'y a de
place pour les militants qu'en situation pyramidal qu'elle soit formel ou non.
Je vois les urgences (et pour certaines, je les vis) mais je pense qu'il est
trop tard pour y remédier, en tout cas dans notre civilisation. J'ai penser
prendre du recul mais je ne l'ai pas fait. Je pense qu'il est trop tard pour
moi. De toute façon question survie dans une humanité en crise, je ne suis pas
vraiment armée.
Mais paradoxalement, je suis bien plus sereine qu'avant. De toute façon, si
jamais le changement viens, ce ne pourra être qu'une bonne surprise. Et s'il ne
viens pas, j'ai encore de belles années devant moi. Et puis j'aime bien militer
et ce coté "petit débrouillard" (aka les collages au lait et en pyjama de 22h à
minuit ^^). Je n'aime toujours pas les conflits mais j'ai appris (bien plus
qu'avant en tout cas) à ne pas démarrer au quart de tour et à écouter vraiment.
Parfois, ça me fait changer d'avis, parfois non. C'est aussi une des principes
du débat d'idée même si je sais que cette confrontation permanente à l'altérité
joue pas mal sur ma fatigue.
Je me suis fait ma vie et je m'y habitue parce qu'elle me conviens. La
politique n'y est qu'une facette. J'y ai beaucoup appris, même en terme de
compétences utiles pour mon CV. Je sais mieux quelles sont mes limites mais il
n'y a plus cette dramaturgie permanente du succès et de l'échec. J'y ai trouver
ma place comme j'ai trouver ma place dans d'autre domaine. La politique reste
un compagnon de route et j'en suis heureuse, ce qui finalement est le plus
important.