Viser le rétablissement

Le rétablissement est un concept psychiatrique récent que j'aime bien et qui, je pense, peut s'adapter à toutes les maladies chroniques. L'idée de base du rétablissement est que chacun a ses forces et ses faiblesses et qu'une maladie ne change pas cet état de fait.

Le rétablissement repose sur deux choses primordiales dès le début : l'autonomie et l'étayage. L'autonomie parce que c'est bien la personne malade qui va choisir ses objectifs de vie .Et l'étayage parce que les soignants vont se positionner pour aider la personne à atteindre ses buts sans chercher à les juger, sauf si justement ils sont contraire au rétablissements. Le rétablissement suppose d'être inclus dans la société et d'y faire ses propres choix. C'est une question bête de nombres de cuillères. L'idée est de choisir sa participation sociale et donc la distribution des cuillères.
Personnellement, j'ai choisi de travailler. Mais je n'ai pas assez de cuillères pour un temps plein ou même un 80%. Pour garder un minimum de cuillères pour les tâches ménagères, je travaille le matin et je fais une sieste en début d'après midi. C'est un rythme qui me convient bien parce que le matin, j'ai tendance à ne pas me lever et à traîner à rien faire dans mon lit si je n'ai pas d'objectifs dans la matinée. Mais ce n'est pas un choix définitif. Je pourrais très bien décider de travailler l'après-midi et me donner des objectifs le matin. C'est pareil au niveau du rétablissement. L'idée est vraiment d'être au mieux dans sa peau afin de gérer sa maladie et d'éviter aux maximum les rechutes.

L'étayage a une fonction complémentaire à l'autonomie. D'abord parce que dans les maladies chroniques, il y a souvent une phase d'apprentissage pour être à l'écoute de ses symptômes et des moyens de les diminuer. L'équipe soignante est là pour faciliter cet apprentissage et pour accompagner dans les différents moments du rétablissement. Rien n'est imposer mais seulement discuter en fonction des objectifs de la personne et de ses capacités actuelles.
Par exemple, j'ai un suivi moins intensif qu'il y a un an parce que j'ai décider que faire un mi-temps de soin était trop lourd. Je n'avais plus le temps ni les cuillères pour faire les tâches ménagères. Alors j'ai élagué mon emploi du temps au fur et à mesure, en fonction de mes besoins et en discutant avec l'équipe qui me suis. Et il le sera peut-être encore parce que j'aimerais avoir plus de temps pour me balader et faire des photos.

J'essaie d’appliquer au mieux ce concept dans ma vie et mes relations avec mes soignants. Ca m'aide beaucoup de ne plus avoir comme seul horizon une guérison utopique. Je n'ai pas encore trouver un point d'équilibre qui me satisfasse mais je ne doute plus qu'il existe. Et c'est déjà un grand changement

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