Les zandicapés (et autres zautrement capables)

Il y a peu de temps que la loi de 2005 sur le handicap à fêté ses 15 ans. Pourtant, et même si ce texte est considéré comme ayant révolutionné la prise en compte du handicap en France, il faut bien avouer que peu de choses ont réellement changé. Le handicap reste une véritable exclusion et sa prise en compte reste coincée entre charitarisme et bienveillance hors sol. Nos corps bizarroïdes et nos esprits embrumés restent un impensé politique qui fige toute action politique et empêche un véritable virage vers une prise en compte globale au sein de la société. Cette impensé a été flagrante face au rapport de la Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées, Catalina Devandas – Aguilar, qui préconise une sortie de la logique d’institutionnalisation, prévalent en France. Ce rapport a été très mal reçu et en particuliers par les associations dite gestionnaires et c’était facilement compréhensible. Ces associations se font une fierté de défendre à la fois la vie à domicile et leur propre institutions spécialisées. Il y a là un iatus qui se retrouve dans la grande difficulté d’auto-organisation des personnes en situation de handicap. C’est particulièrement vrai dans le champs du handicap psychique où la plus puissante des associations (dite) de représentation des usagers n’a accepter la possibilité d’une adhésion des personnes ayant un handicap psychique uniquement pour pouvoir siéger dans les instances. Elle continue cependant son action avant tout en faveurs des familles et des aidants et normalise l’idée qu’une personne ayant un handicap psychique est un poids pour sa famille et ses fréquentations. C’est également flagrant dans la politique du gouvernement actuel qui commence par promouvoir les communautés charitanistes de Simon de cyrène comme alternative à la vie à domicile pour le grand handicap. Il y a-t-il besoin de rappeler que ces institutions chrétiennes considèrent la personne handicapée comme un message de dieu à travers la souffrance qu’elles éprouvent forcément et qui définit les « bons » zhandicapés qui acceptent cette position et les « mauvais » qui se détournent de dieu et de ses enseignements... Mais l’impensé est plus global et à touché tous les gouvernement précédents y compris les auteurs de la loi de 2005 qui entendaient donner plus de place à la représentation des usagers notamment à travers les CDAPH composé d’un tiers de membres d’associations représentatives. Il y a là une bienveillance hors sol qui valorise le handicap parfois jusqu’à l’absurde avec l’apparition d’un vocable tel que les zautrement capables ou les batailles autour de logos dits « impliquant » comme celui de la personne en fauteuil en mouvement plutôt que l’habituel logo d’un personnage assis et statique. Je ne dis pas qu'il ne faut pas de lois d'exception en faveur du handicap mais que la co-construction n'existe pas sur ce sujet. Il y a cette espèce de litanie du monde professionnel valorisant le handicap invisible et le refus d'adaptation de poste quelqu'en soit l'origine mais il n’apparaît pas encore "normal" d'avoir un parcours professionnel qui passe régulièrement par l'AAH et les formations. L'AAH reste dans l'imaginaire collectif une prestation figée tout comme le handicap devrait l'être. Et c'est bien par cet imaginaire que doit être politiquement pensé l'inclusion des personnes en situation de handicap. S'il y a exclusion, c'est bien parce que toute la société est organisée autour du corps valides et des esprits vifs. Et avant de renversé la table, il faudra bien un jour penser cette exclusion en terme politique tout comme il a fallu le faire pour l'égalité homme/femme ou pour le racisme. Ce n'est pas juste que ce n'est "pas bien" d'exclure des groupes entiers de la population en raison d'une caractéristique mais parce que cette population a besoin de se fondre de droit commun au sein de la société. Avant de vouloir changer le regard, il serai bon d'écouter les concerné eux même.

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