Ceux qui ne viennent pas

Je constate un assez franc virage dans les messages aux personnes concernées par une maladie chronique depuis le début du confinement. Et pourtant je craint que ce changement soit trop tardif et assez mal effectué pour qu'ils soient entendu.

Je me souviens qu'au début de la crise, avant même le confinement, des messages de prévention du type "ne sortez plus, n'allez plus voir votre médecin" ont été relayé par différents canaux de transmission. Le but était que les personnes risquant le plus d'être infecté par le corona virus évite aux maximum les lieux où la probabilité d'une contamination était élevés.
Puis il y a eu le confinement et la mise à l'arrêt de beaucoup de service au et en particuliers des structures dites "extra-hospitalières" du système de santé psychiatrique. Dans mon cas, cela à produit une double rupture. Je n'ai pas été éligible au télétravail et mon état de santé a été jugé non compatible avec la poursuite du travail en présentielle, ce qui m'a non seulement couper de mon travail mais aussi de mes collègues et de toutes les interactions sociales qui vont avec. Mais la plus grande rupture a été l'arrêt prématurée de la campagne municipale. Une campagne électoral est avant tout une histoire de socialisation et de coopération au sein d'un groupe engagé vers un but commun. Et là, un lundi matin, je me suis retrouvée seule dans mon canapé à essayer de me construire un semblant de vie sociale et de découvrir un par un l'ampleur des services (spécifiques ou non) qui avaient fermés. Et toujours ce message lancinant : "restez chez vous, ne prenez pas de risque si vous avez une maladie chronique". Et ce message s'est peu à peu incrusté dans mon cerveau.

Depuis une ou deux semaines, changement de programme. Les personnes avec une maladie chronique doivent continué à aller chez le médecin comme d'habitude. Je vois des médecins (généralistes ou non) qui tweet leur planning vide et s'en inquiète. J'ai reçu un message de la sécu me disant d'aller consulter mon médecin traitant comme habituellement. Et soudain la bulle du "restez chez vous" se fêle. Plus de risques de contamination, le plus grand risque serai maintenant de décompenser de sa maladie chronique.
Ca me gave cette insécurité chronique officielle. Parfois, je ne sais plus quoi faire alors, je fais avec les moyens du bord. Et je me classe dans ceux qui ne viennent pas, pour ne pas déranger, pour ne pas propager le virus, pour essayer de me construire des rituels qui tiennent la route, parce que je ne sais pas ce qui relève du "urgent" ou pas et qu'à part pour les renouvellement des ordonnances, je sais encore moins ce qui relève d'un suivi habituelle ou pas.

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