"Balance moi tous ça à la poubelle"

Une maladie chronique entraîne souvent un traitement à vie. Mais la liberté thérapeutique (sauf en cas de maladie psychique où il peut y avoir soins contraints et/ou obligation de soins) reste intact. Elle concerne autant la personne que le médecin. En effet prendre un traitement à vie n'est pas anodin en terme de qualité de vie. Et c'est là qu'il faut faire des choix.

J'ai choisi, avec pas mal de tâtonnement, d'avoir un traitement lourd et un soutien médical important. Mais ça n'a jamais été une évidence. J'ai longtemps été le "bon patient" acceptant les médicaments et le soutien médical comme naturel. Depuis j'ai évolué. J'ai refusé certains changement de traitement en raison des effets secondaires ou tout bêtement à cause de leur non efficacité. Mes choix sont guidés par ma qualité de vie. J'ai appris au cours des années à faire des compromis. J'estime avoir une bonne qualité de vie. J'ai une vie relativement routinière, à la fois pour des questions de fatigue mais aussi parce que l'hygiène de vie est dans mon cas un traitement à part entière. Mais ça me conviens, en tout cas pour l'instant.

Et je comprends parfaitement ceux qui font le choix de ne pas prendre de médicament et/ou de ne pas avoir d'entourage médical. Pour ce qui est de l'entourage médical, la question de l'infantilisation et de la normalisation est toujours présente. Les soignants tolérants les écarts à la norme sociale sont peu nombreux. La plupart du temps, il s'agit d'avoir une "bonne" hygiène de vie même s'ils sont emprunts de ritualisation. Il s'agit d'être un "bon patient" et d'accepter de rentrer dans un cadre social compatible avec la norme du capitalisme. Le grâal devient d'avoir un travail, un couple stable, des enfants, la maison et même le bonus du chien. Et pour certains, ça vire à la catastrophe.
Même causes et même conséquence pour la question des médicaments. Les effets secondaires sont parfois très lourd, plus lourd que le confort de vie qu'ils apportent. c'est bien un choix personnel qu'il y a à faire. Personne d'autre que soi-même ne vit avec son corps et ces capacités. Et la tolérance comme la forme des effets secondaires est très individuelle.

En ce moment, je suis en transition d'un traitement à un autre. Le nouveau semble me convenir mieux. Mais ça prends du temps pour être sur qu'il n'y a pas apparition d'effet secondaire gênant ou insupportables pour moi. Je constate une augmentation de mes difficultés d'expression orales mais pour l'instant j'espère que ce n'est que temporaire. En contrepartie, j'ai l'impression d'être moins endormie et d'avoir moins de difficultés dans mes relations sociales. Et c'est important pour moi en ce moment. Et j'avoue que j'en ai marre d'avoir l'opinion de Pierrette, Paul et Jacques sur la prise de traitement ou non

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