Hier j'ai pris le temps d'écouter ce podcast dont le sujet m’avais l’air particulièrement interressant. Je milite pour l’autonomie et pour la vie autonome alors le concept d’autodétermination ne me parraissait pas si loin. Et pourtant j’ai été déçu.
Sur la forme d’abord. C’est bien d’inviter des universitaires pour expliquer des concepts peu intuitif mais la répartition des temps de paroles biaisent dès l’entrée le concept. Quand il est question d’autodétermination, il me semble que le plus important est de laisser de coté son égo professionnel et de laisser parler les concernés d’autant que la présentatrice semble friande d’anecdote plus que de la globalité du concept.
Sur le fond, je suis effaré par la boucle infernale qui se manifestent dans certaines anecdotes. Par exemple sur la question de l’institunolinasation et le besoin de la quitter. Le témoignage met en avant que la MDPH a émis une notification pour un établissement. Hors ces notifications sont, le plus souvent, basées sur les comptes-rendus des professionnels qui connaissent mieux la personne en situation de handicap et ses capacités. Et la plupart du temps la conclusion de ce qui est adressé à la MDPH est en faveur d'un renouvellement de l'orientation. Et hop, retour à la première étape, celle où la MDPH a émis une notification pour un établissement
Pour terminer, il y a quand même un profond coté d'invention de l'eau chaude derrière cette notion d'autodétermination. Déjà, le concept même de projet de vie est problématique. Il n'est utilisé que pour les personnes en situation de handicap. Jamais je n'ai entendu dans la rue des personnes se demander "alors c'est quoi ton projet de vie?" Tout simplement parce que la question va porter plutôt sur la notion d'avenir dans toutes ses dimensions.
Bien sûr il y a certaines incapacités qui vont être plus restrictives que d'autres dans la possibilités d'exprimer ses choix. Mais il est quand même rare de ne pas avoir au moins un "oui/non" fiable. C'est bien la société qui limite l'expression des envies. Quand on sort d'une institution pour enfants et que le seul avenir qui vous a été présenté est l'institution pour adultes, il est probable qu'une forme d'autocensure ce soit installé pour tout projet différent.
En bref, tout celà n'est qu'une pâle copie des concepts de la vie autonome rinçée par une soit disant bienveillance professionnelle.