De la conscience des symptômes

Il est parfois compliqué de savoir si un ressenti est un symptôme ou pas, tout simplement parce qu'il n'existe pas forcément un avant et un après. Certains symptômes prennent leur temps à apparaître progressivement ou sont présent depuis si longtemps qu'il est difficile de les reconnaître comme tels. Et c'est particulièrement vrais pour les troubles cognitifs. Comment savoir autrement que par un test normalisé si le processus de la pensée est normal, si jamais il existe une norme dans ce domaine.

Quand j'ai fait mes études d'ergothérapeute, j'ai appris ce qu'était un trouble cognitif et comment le caractériser mais je n'ai pas pour autant "tilté" sur certains de mes symptômes. Simplement, comme la plupart de mes camarades de classe, je considérais "normal" la façon dont je faisais les choses. Par exemple, j'ai toujours considéré qu'il était "normal" de résoudre les problèmes de mathématique sans savoir comment. Si je connais instinctivement le résultat pourquoi les autres se trompent tout en galérant étape par étape? Je peux aussi compléter une suite ou visualiser un patron en 3D à partir d'un modèle en 2D sans pouvoir l'expliquer. Et c'est pourtant un symptôme de certaines maladies. Je "squizz" les étapes parce que j'ai une très mauvaise mémoire de travail. Concrètement j'oublie à mesure que je fais mes calculs. Et cet oubli à mesure me suis dans toute les situations de ma vie. Soit je "tilte" une solution, soit je ne comprends pas la question (ou le problème). J'ai découvert assez récemment cette explication au décours d'un compte rendu médical.
J'ai aussi une protopoagnosie modérée. En traduction, je ne reconnais les visages que dans certaines conditions. Si la personne change de coupe de cheveux ou de lunette, il va être difficile pour moi de la reconnaître. Et c'est encore pire dans les changements de situation. Je ne reconnaît pas mes collègues quand je les croise en faisant les courses. Ce n'est pas que je les snobent mais c'est mon cerveau qui n'est pas équipé pour cette tâche. Et en ce moment avec les masques, c'est tout une épreuve de reconnaître ce qui m’apparaît comme étend deux visages différents. Le savoir me permet de l'expliquer et d'éviter de passer pour une personne hautaine. Mais ça ne change pas la réalité quotidienne.

Au quotidien, je dois faire avec mes troubles cognitifs. C'est une des explications de ma fatigabilité. Je compense en permanence pour que ça ne se "voit" pas parce qu'avec de la rééducation, je me suis bien améliorer. Ce qui ne m'empêche pas de "bugger" quand je ne comprends pas une consigne. Je fatigue sur des processus cérébraux qui sont dit automatique parce que chez les personnes sans trouble cognitif, ça se fait tout seul sans avoir à y penser. Parfois j'aimerais savoir comment ça fait de n'avoir pas de trouble cognitif.

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