En ce moment, je vois pas mal de gens publiés des citations relatives à la santé sur les réseaux sociaux. Et il y en a une qui a particulièrement attiré mon attention vu sa "viralité" (relative tout de même).
Rien d'extérieur à moi n'est la cause de mes souffrances, ce sont mes pensées qui me font souffrir. Byron Katie
Si j'ai tiqué, c'est que cette phrase est typiquement capitaliste sous ses airs de fausses d'évidences. D'abord parce que le processus de pensée ne peux pas ne pas tenir compte de son environnement. Même s'il est difficile de réduire une pensée à cela, c'est un mécanisme que met en place un substrat organique pour interagir avec d'autres substrats organiques. Dire "Mes pensées me font souffrir", c'est un constat. Mais ajouter avant "Rien d'extérieur à moi n'est la cause de mes souffrances" renvoie directement à la longue école de pensée opposant nature et culture et au travers eux l'existence ou non des oppressions. Voici donc un homme de culture, qui réussirait à revenir à son état de nature, serait maître de tous ces maux.
J'avoue avoir été intrigué au point de faire quelques recherche et c'est ainsi que j'ai découvert la psychologie transpersonnelle, courant phare de la psychologie New Age. Et je me suis demander comment ce mouvement, descendant de la grande famille des hippys pacifistes, avait pu engendre les coach de développement personnel, si prisé par le capitalisme.
En fait la relation est simple. Le New Age fait feu de tout bois en matière de spiritualité puis le place en tant que pilier de la vie humaine. Il faut faire un travail sur soi pour se connecter aux autres à travers la spiritualité. Le monde est bien fait et l'harmonie règne partout, sauf dans les rapports humains. D'où la fameuse citation... Les sociétés animales réussissent bien à régler les différents et les émotions des leurs (comme dans les meutes de loup où si le mâle alpha est énervé, le loup oméga viens exprès pour se faire taper et donc baisser le niveau d'agressivité de la meute) alors c'est qu'il est naturel d'avoir des mécanismes et des règles de gestion des émotions humaines. Et si ce n'est pas la société capitaliste et ses règles qui conduisent à séparer l'humain de sa spiritualité, la seule autre possibilité est que l'humain n'est pas en accord avec lui même.
C'est donc à la personne de faire quelque chose et en premier lieu de reconnaître qu'il n'est pas en équilibre et qu'il faut changer. Je me souviens d'un documentaire, justement sur les coachs de développement personnel qui avait fait démissionner un homme devant un immense amphi. La scène m'avait paru surréaliste. Le coach avait pis au hasard dans les premiers rangs une personne et lui avait demander s'il était heureux, si son travail l'épanouissait et s'il était assez bien payé. Comme la personne avait répondu "non" au trois questions, le coach lui avais dit de démissionner et de prendre une autre voie. Il lui avait dicter et fait répéter un discours pour sa démission. Et il lui avais ensuite demander s'il était prêt à le faire et lui avait demander d’appeler son boss. Il se trouvait que le boss en question était le voisin de travée. Et cet homme a donc démissionner devant un parterre d'homme d'affaire qui applaudissait "son audace". Je précise que cette séquence a été filmé aux Etats Unis et qu'il s'agit vraiment d'une démission puisque que si le formalisme français lui aurai donner le droit de réfléchir jusqu'au lendemain pour écrire sa lettre de démission et la remettre à son boss, ce n'est pas le cas aux Etats Unis. Le mec a vraiment perdu son boulot Mais comme tous les "winners", il allait retrouver mieux... Et c'est bien ce que dit la seconde partie de la phrase. Il faut décider à changer ce qui ne va pas mais le faire avec ses propres moyens. Si tu n'aime pas ton boulot, tu le quitte et en cherche un autre comme tu traverse pour aller chercher sur le trottoirs d'en face. Et si jamais tu ne trouve pas, il faut encore chercher ce qui, chez toi, est la cause de la négativité que tu transmet à l'employeur.
Je ne dis pas qu'il ne faut jamais se remettre en question mais ce qui fait une équipe de travail, c'est avant tout le collectif. Je vais prendre un exemple concret qui est le retour d'un employé dans une équipe après un long arrêt maladie pour cause d'accident (ou pour cause de cancer, c'est pareil). Il y a de très fortes chances que ça se passe mal. Et c'est même le cas le plus courant. S'adapter coûte en terme psychique. Et s'il y a à trouver un autre processus de travail, il y a de grande chances que l'équipe s'y oppose (dans le privé comme dans le public). Et dans cette situation, la personne aura beau chercher en elle toutes les causes de dysharmonie possibles de la Terre, elle fera choux blanc parce que le problème n'est pas elle mais le changement qu'elle induit. C'est la fameuse théorie des boules dans l'aquarium. Les boules sont dans un équilibre, bien calées les unes contre les autres. Mais si une change de position (que ce soit volontaire ou pas) alors, toutes les autres vont devoir bouger pour qu'au final se trouve un nouvel équilibre. Et si une partie significative des boules refusent de bouger, la première boule va se retrouver dans sa position initiale.
Au final le New Age est passé n'est qu'un concept trop large qui a mal tourner. La proximité entre l'individualisme qu'il prône et celui du capitalisme se sont fondu l'un dans l'autre. Et en mettant en avant qu'une assemblée est plus que la somme de ses composantes, il devient un outils de management très efficace.