Et pour les urgences?

Je ne suis pas bien depuis à peu près un mois même si ça c'est aggravé en début de semaine. Je ne sais pas pourquoi à part que ce n'est pas le covid. Ca a commencer avec de la toux, des douleurs dans la gorge et des pics de fièvres. La première fois mon médecin à diagnostiqué une angine virale et m'a fait faire une PCR au cas où. Elle était négative. Je n'ai jamais vraiment arrêté de tousser et d'avoir des pics de fièvre. Lundi, je suis retourné le voir parce qu'en plus de la toux et des pics de fièvre, j'étais épuisé en me levant malgré une bonne nuit et j'avais mal partout, comme si j'avais été tabassé la veille. Re PCR, re résultat négatif. Je vais un peu mieux niveau douleur mais pour le reste, c'est à peu près pareil.
Ce matin sur le marché, j'ai croisé une copine que je n'avait pas vu depuis longtemps. Mais j'ai été obligé de lui dire que je n'étais pas bien et que malgré mon envie de le faire, je ne viendrais pas à la manifestation prévu un peu plus tard dans la matinée. Et en voulant repartir, je suis tombé et la charrette de marché bien plein m'est tombé dessous. J'ai trouer mon jean, éraflé mon genou et avait la paume des mains qui saignait pas mal. Alors qu'elle avait déjà son téléphone en main, je lui ai dit que je désinfecterais à la maison et que ça allait aller. Elle a insister pour appeler les secours, que quand même une chute c'était pas anodin... Ces arguments, je les connaît par cœur et pourtant... Pourtant je lui ai dis que comme je dois retourner chez le médecin lundi, je verrai à ce moment là si je lui en parle ou si tout est rentré dans l'ordre. Et comme beaucoup de gens, elle a eu l'air surprise et m'a dit "et si c'est urgent? Si tu t'es cassé quelque chose?" Je l'ai remercié de sa sollicitude, me suis remis debout et je suis parti.

Que répondre à ce "et si c'est urgent?" à part que c'est le week-end, que l'infirmière de liaison ne sera pas là et qu'il y a de fortes chances pour que je reparte avec une désinfection des plaies et une petite leçon de moral? Parce que je sais que c'est ce qui va se passer. Les services des urgences de Guéret n'est pas très grand. Et comme dirais certains, j'y ai un dossier "épais comme ça" (même s'il a le bon goût d'être informatiser et donc de ne pas prendre autant de place physique que l'expression le suggère). J'ai donc de fortes chances de tomber sur des médecins et du personnel soignant qui connaissent ce fameux dossier. Alors il va falloir pour la Nième fois que je raconte mon histoire médical limite depuis ma conception, que j'explique les diagnostiques foireux qui ont été fait et pourquoi ils ont été écartés, que je me justifie sur mon parcours professionnel (pour les soignants en formation, ça fait partie de l'anamnèse évidement MAIS pas au point de devenir conseiller pôle emploi et d'exiger un CV et une lettre de motivation pour le poste en cours), que je fasse tout ça avec calme et bienveillante parce qu'un crétin à écrit un jour dans mon dossier que j'étais "opposante à tout soin" parce qu'un jour où j'étais dans le coltar après une crise d'épilepsie, je me suis débattu quand il m'a fait mal en faisant une prise de sang sans me prévenir, que je souris mais pas trop parce que si je souris pas, c'est encore que je suis opposante et que si je souris trop c'est que je n'ai pas mal et que je viens juste faire une visite de courtoisie. Et surtout, il va falloir que je m'applique en faisant tout ça à ne pas utiliser de terme médical parce que ça va déclencher des questions bien psychophobe sur les bénéfices secondaires que je tire de cette chute.
Et j'en ai marre de tout ça, de faire semblant, de jouer à ce jeu de rôle dont chacun connaît par cœur les écueils. Ca me fait penser à un des livres de mes neveux qui s'appelle le chevalier courage. Ils savent très bien comment arriver à la fin de l'histoire du premier coup mais ils aiment aussi boucler au sein de l'histoire. Bah là, c'est pareil. Ca pourrait aller très vite mais il va falloir boucler un certain nombre de fois avant d'arriver à la sortie. Je n'ai tellement plus envie de jouer que je ne vais plus aux urgences.

Et je n'ai encore jamais été confronté autrement que par question rhétorique à ce "et si c'était grave?". Les urgences n'ont pas été conçu pour des cas comme moi avec un plurihandicap du à des pluripathologies et donc un corps qui merdouille de partout.
Et puis lundi ce sera l'interne, celui qui m'écoute, qui ne me demande pas de prouver par A+B que je ne viens pas pour un bénéfice secondaire, qui m'osculte en me demandant avant, qui m'explique ce qu'il fait mais aussi ce qu'il trouve et surtout qui ne me juge pas quand je suis trop comme-ci ou trop comme-ça, comme si son problème, c'était de soulager les symptômes que je décrit quel qu’en soit la cause.

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